Ce dimanche 23 septembre, dès potron minet (malgré la fête à Longchamps...),
Rémy, David, PH, Flo et Pierre, se retrouvaient autour d'un bon café
avant d'embarquer, direction La Hollande. Ces passionnés de la petite
reine n'allaient pas regretter leur réveil matinal...
Dès 9H, Valkenburg prise d'assaut par les belges...
Dès
l'arrivée dans cette charmante bourgade du limbourg hollandais, le
constat est évident : Valkenburg est prise d'assaut par des hordes de
supporters aux couleurs noir, jaune et rouge. On ressent déjà la
ferveur populaire de tout un peuple.
En attendant les pros...
Le quintet de
Longchamps prend position vers le sommet du Cauberg, endroit qui sera
certainement stratégique dans la course au maillot arc-en-ciel. Durant
la matinée, les jeunes élvécistes encouragent les jeunes talents belges
dans la course des espoirs.
A 13h15 précises,
l'échappée matinale se présente; on y voit notamment le français
Jérôme Coppel, l'italien Cataldo et l'espagnol Lastras. Environ six minutes plus tard, le peloton des cadors
déboule sous le pont avec déja, bien mis aux avant-postes, les deux
leaders belges, Philippe Gilbert et Tom Boonen. Au fil des tours, la
tension monte; on perçoit que l'équipe belge est très soudée autour de
ses hommes forts. Meersman et Leukemans se glissent dans un groupe parti en contre, à cinq tours de l'arrivée.
Contador à l'attaque
Surprise quand on voit le récent leader de la Vuelta dévoiler ses batteries et déjà se porter à l'offensive.
Mais l'équipe belge contrôle; Devenijns notamment, ne compte pas ses
peines, et emmène le peloton en sorte qu'à deux
tours de la fin, c'est le regroupement. Nos eagles, de tour en tour, se
relayent pour aller vérifier le déroulement de la course sur un écran
géant situé tout en haut du Cauberg. Il est évident, à voir ainsi
Gianni Meersman emmener tout le peloton, que la tactique est d'amener
le Phil et Tom
en bonne position lors de l'ultime ascencion du Cauberg.
Philippe Gilbert gaat !
Quelle clameur
quand on entend le speaker hurler : "Ja, Philippe Gilbert gaat ! Hij is
weg...".
Tout le monde se penche au-dessus des barrières, à la limite
du déséquilibre. Des motos déboulent sous le pont, gênant notre vue. Et
puis soudain, comme dans un rêve, Philippe surgit ! Il ne roule pas, il
vole, tel un eagle dominant les cîmes, il s'envole vers le ciel, ou
plutôt vers l'arc-en-ciel qui, désormais, lui tend les bras... Derrière
c'est la débandade, c'est le sauve-qui-peut... Kolobnev tente bien de
partir en contre, accompagné de Valverde et de Boasson Hagen mais
personne ne parvient à
accrocher la roue du Remoucastrien.
Au sprint !
Aussitôt leur
champion passé, les eagles piquent un véritable sprint vers l'écran
géant. Surtout, ne pas arriver trop tard ! Je suis pris à partie par des
supporters flamands qui, déjà scandent : "Philippe Gilbert, Philippe
Gilbert... wereld kampioen" ! Il est vrai que mon chapeau
noir-jaune-rouge ne trompe pas... Tout le monde se met à chanter, à
danser : notre champion, cette fois c'est sûr, ne peut plus être
rejoint; déjà il salue ses supporters, lève les bras au ciel pour un
triomphe mille fois mérité.
La brabançonne... et vive la Belgique !
Une fois l'instant
d'intense émotion passé, notre sang ne fait qu'un tour : "on y va ?",
crie David; personne n'hésite et on court à présent vers la ligne
d'arrivée, encore distante de deux kilomètres ! On arrive juste à temps
pour entendre les dernières notes de la Brabançonne. Tout au long de
notre parcours pédestre, on est salué, encouragé, félicité... Quel
sentiment incommensurable que cette fierté d'être belge !
A l'heure où le New
York Times annonce, dans un article incendiaire décrivant le monde de
demain, la fin de la Belgique, c'est un belge, un vrai, parfait
bilingue qui est parvenu à fédérer toute une équipe, tout un pays pour
un objectif presitigieux. Hier, sur les hauteurs du Cauberg, des
flamands chantaient : "on est wallon, on est wallon..." ! On croît
rêver...
MERCI Philippe pour cet instant magique, pour tout ce bonheur partagé. Et vivement Florence en 2013 !
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